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Les débuts du commencement... | L'AEROMODELISME A SIVRY-RANCE : Comment cela a-t-il démarré ?? (Sources de la Thure N 6 1989-1990) |
Pour exercer un " passe-temps ", ou un hobby, il faut s'y être intéressé, avoir rencontré à un moment ou à un autre l'activité en question, que ce soit pour la photographie, le cyclisme, le tir ou l'aéromodélisme, il faut un " catalyseur ".
Pour ce qui me concerne, j'entendis parler de " petite aviation " la première fois en 1965, lors de ma 1ère A3 à l'Institut Technique de Rance.
Cette première année devant orienter les études, soit vers la menuiserie ou la mécanique, je me trouvais donc à l'atelier " BOIS " où lors des pauses, nous discutions entre copains.
Confiant à l'un de ceux-ci que je disposais d'une " cagnotte " mais que je ne savais pas trop à quoi attribuer cet argent, il me répondit :
- " Pourquoi pas un avion vol circulaire ? "
- " Un avion modèle réduit ? "
- " Oui ! "
- " Et il y a un moteur ? "
- " Oui !
- " Et l'essence ?
- " C'est du méthanol "
- " Comment démarre-t-on le moteur ? "
Est-ce facile à piloter….
Le " catalyseur " était là, il n'y avait plus qu'à attendre la réaction….
Quelques semaines plus tard, lors d'une promenade familiale, nous achetions chacun, Richard Huguette et moi ce que nos économies nous permettaient : pour moi, ce fût un avion vol circulaire, une semi-maquette de " Spitfire " équipé d'un moteur de 0,8 cm³.
Sitôt rentrés, nous nous mîmes en devoir de lire très rapidement les instructions, de préparer une batterie de 1,5V. et de démarrer cet engin.
L'utilisation du moteur étant connue, il n'y avait plus qu'à se rendre dans une prairie quelconque : Cela devait VOLER….
Hé BIEN NON !!!
Mon père démarre le moteur, mon frère se trouve à la " poignée de pilotage (je suis trop petit paraît-il) et je regarde …
Après quelques tentatives, quelques " retour planète ", ILS parviennent à casser l'aile en deux.
Réparation sommaire, prise de poids de l'engin : il n'a jamais volé correctement.
Résultat : Je devais rembourser l'avion que je n'avais même pas touché ….
D'où une légitime réaction de refuser de " casser ma tirelire ".
Quelques jours plus tard, mon père allait à Bruxelles pour y prendre livraison d'une nouvelle voiture (jusque début 1970, les voitures neuves n'étaient pas acheminées par camions vers les agences).
A Charleroi, il y avait un magasin spécialisé en modèles réduits (HOBBY - Galerie Bernard), il ramena un autre avion mais dont les ailes tenaient par des élastiques, les risques de casse étaient beaucoup plus limités. Avec cet avion, nous avons appris à piloter en vol circulaire.
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| Jusque là, notre " petite aviation " se bornait à traverser la route et les fils d'une pâture, un rouleau de " ballatum " sous le bras pour faire la piste et à faire voler un avion " vol circulaire " tant bien que mal….
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| Pour que ce " passe-temps " devienne réellement " Hobby ", il fallait le " VIRUS " en plus du catalyseur…
Ce virus, nous l'avons transmis à mon père sans le savoir : étant parvenu à casser l'aile (malgré les élastiques), il alla de nouveau à Charleroi pour s'y procurer la pièce de rechange. " C'est presque aussi cher que l'avion, il faut commander aux USA "…le vendeur lui proposa alors une boite de construction d'un avion en balsa (maquette du ZERO japonais) qui allait nous permettre de réutiliser le moteur.
Quelques jours pour construire, un peu de peinture " DKW " pour la livrée camouflage, le dimanche suivant, tout était prêt : Il vola du premier coup !!!
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| C'est là que le fameux virus fît son apparition : Un avion fabriqué par nous (surtout mon père) pouvait voler : Nous venions de rencontrer l' "AEROMODELISME ".
A partir de ce moment, mon père s'intéressa pratiquement plus que nous à la chose, aménagement d'un atelier dédié, les avions passèrent à la taille supérieure (jusque 1 m), les moteurs jusque 5 cm³, mais toujours en vol circulaire, tout ceci jusque 1966.
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| | Une nouvelle " expérience " allait nous être donnée par feu Willy Trigaux : Ce dernier en effet nous expliqua que près de Maubeuge, se déroulait tous les weekend de Pentecôte un grand concours international, mais pour avions RADIO-commandés : Plus de fils.. !!! , nous ne soupçonnions même pas que cela puisse exister !!
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| A partir de là, mon père comprit de suite la difficulté et l'intérêt technique que pouvait procurer la pratique sérieuse de cette discipline.
Quelques temps après, il acheta donc une télécommande d'occasion permettant de commander 4 voies ou plus exactement 8 canaux : c'était du tout ou rien.
Les radios les plus modernes de cette époque coûtaient entre 40.000 et 50.000 Fb de l'époque et devaient être commandées aux USA : c'était inabordable comparé à aujourd'hui.
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| Notre premier avion télécommandé fut le SNUF, pièces découpées et avion construit d'après un plan tiré d'une revue aéromodéliste belge : MODELAVIA ; cet avion ne vola évidemment pas du premier coup, ni du deuxième….ni du….
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| | Non seulement nous ne savions pas piloter,mais en plus, de nombreuses règles élémentaires d'aérodynamique manquaient à nos connaissances.
Combien de fois sommes nous allés " din les pâtures Ducoeur " pour essayer puis finalement casser du bois…Les voisins étaient bien souvent sur le pas de leur porte et ma mère leur lançait : " D'min va met em table pour souper, i von r'veni "…
Ces innombrables essais me font penser à ce qu'ont dû connaître les pionniers de l'aviation, devoir tout apprendre par soi-même, à force de volonté, d'expérimentation et de lectures appropriées.
Quand les règles les plus fondamentales furent assimilées, cet avion vola, mais un autre problème survint immédiatement : aucun de nous ne savait piloter !
L'avion étant plus ou moins bien réglé, il partit seul et ne fut retrouvé dans le bois de Montbliart que trois ou quatre mois plus tard.
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| On fabriqua alors le TAXI (Graupner) qui connut une fin brutale au 1er vol contre un piquet de clôture (beaucoup plus solide que l'avion).
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| | A cet instant, le découragement se fit sentir, d'où la construction d'un voilier (sans plan), la coque a été sculptée dans un bloc de bois de 1m * 30 cm * 30 cm.
Ensuite, un autre SNUFF fut construit, mais ayant fait la connaissance de mr D'Hondt de Chimay, modéliste déjà expérimenté, beaucoup de conseils nous permirent de progresser plus sûrement.
Ensuite, quelques planeurs furent construits, les essais se faisant sur les grandes plaines de Salles : moins il y a de clôtures, moins on a de chance de …
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| Les véritables progrès, ce fut à partir de notre inscription au club de La Salmagne : Les échanges avec d'autres modélistes, les conseils, les pilotes chevronnés, tout ceci nous permit de gagner beaucoup de temps.
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| | A cette époque, l'internat de l'institut technique à Rance forma un club dans lequel Yvon donna quelques cours sur l'aérodynamique.
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| | Le club de La Salmagne était résolument tourné vers la compétition, c'est ainsi que tout naturellement, je fis mon premier concours (voltige) en 1968.
Après quelques mois de compétitions en France, nous avons pensé qu'il devait bien y avoir les mêmes concours en Belgique ; le championnat de Belgique se déroulait cette année là en deux manches et comptait pour la sélection aux 1ers championnats du monde auxquels nous avons participé (Doylestone 1971).
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| | Ensuite ce fut " l'engrenage " avec la participation à 7 championnats du monde et 3 championnats européens.
L'entraînement pour ces compétitions étant quasi quotidien, il fallait trouver des endroits d'où il était possible de décoller et d'atterrir, c'est ainsi que quelques chevrotins ont pu voir nos évolutions près du Harras du noyer ou sur la route allant de la douane vers Grandrieu (chose impensable aujourd'hui !).
En 1973 le club AASH a été créé par les " belges de La Salmagne " : Dupuis Freddy, Michel Louis, Wérion Yvon et 2 autres modélistes : Pirmez Emile et Belle Marcel.
Si vous désirez en faire partie : BIENVENUE !
Gérard Wérion.
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